La motorisation postale à la campagne
Des essais sont entrepris
en 1926. "Ces agences postales, précisent dans leur excellent ouvrage
: "Le facteur et ses métamorphoses" Charbon et Nougaret, devaient
être implantées dans des villages d'au moins 500 habitants, situés
à 2 km maximum du trajet suivi par la ligne automobile.
Le gérant ne devait pas être rémunéré par
un traitement fixe mais par des remises sur les recettes.
A cela, les communes seraient invitées à verser une indemnité
complémentaire mais, en fait, elles préféraient l'implantation
d'un facteur-receveur qui ne leur coûtait que le logement.
Quant à l'utilisation des voitures postales dans les campagnes, elle
n'est pas envisagée sans appréhension.
Un maire proteste avec véhémence auprès de la direction
des services postaux en ces termes :
- "Monsieur, c'est intolérable ! Votre automobile use ma route
depuis qu'elle est seule, en somme, à passer dessus, étant donné
qu'avant vous, il n'y passait personne. "
La poste omnibus rurale
A l'administration centrale, l'opinion est émise que la Poste pouvait
apporter une amélioration sensible à la vie rurale, grâce
à la voiture postale transportant à la fois le courrier et les
voyageurs. Le conducteur effectuant, à chaque arrêt, des opérations
postales, aurait donc même l'autorisation de faire des commissions pour
les villageois.
Le premier autobus est spécialement construit par la société
générale des transports automobiles départementaux et doit
être utilisé en Corrèze, l'enfant chéri de la République
radicale.
L'inauguration Connaissez vous la
perle de la "Riviera Limousine", Entouré
de bruyères, de fougères (paroles et musique de Léon Branchet) C'est là qu'a lieu l'inauguration de la "postale" le 1er septembre 1926, par M. Pignochet représentant M. Deletête, Secrétaire général des P.T.T. |
Ce jour-là, nous
apprend la Dépêche du Midi, la poste omnibus rurale est partie
de Bretenoux-Biars (Lot) à 6h30 après l'arrivée du train
venant de Paris et se dirigea vers Beaulieu.
Là, le facteur chef se chargea de toutes les opérations postales
destinées aux communes du circuit et le signe du départ fût
donné...
La poste omnibus rurale passa successivement à Astaillac, Liourdes,
Puybrun, Bilhac, Betaille, Queyssac, Sioniac, Beaulieu et rentra à Bretenoux
à 11h30.
A 15 heures, l'autobus postal suivait le même circuit mais en sens inverse.
Ce système fût ensuite étendu à Figeac, Souillac
et Cahors (Lot), ainsi qu'à Salins et Lons-le-Saunier (Jura).
Il avait un énorme inconvénient, c'est d'obliger les voyageurs
à un circuit complexe et à des horaires qui ne leur convenaient
pas toujours.
Roger Rouxel
La postale
Mes souvenirs à son sujet sont assez flous.
Je me rappelle surtout de la gentillesse de son conducteur qui me chouchoutait étant la seule passagère. Il me prenait à La Roche devant le bureau de poste où mes grands parents maternels m'avaient conduite, pour me laisser à Belmont (croisement des routes vers Bilhac et Queyssac). J'appréciais les nombreuses haltes dues à des commissions que le chauffeur effectuait aimablement car, étant sujette au mal de coeur, je faisais une provision d'oxygène près de la voiture. Cela était encore plus bénéfique que les "coquelicots" sucés en cours de route.
A Belmont, mon jeune oncle paternel venait m'attendre puisqu'il y avait encore trois bons kilomètres avant d'atteindre le hameau de Tartacède où demeuraient mes grands parents paternels.
J'avais l'impression d'avoir accompli un long périple et pourtant des village traversés mes souvenirs ne sont précis que sur Beaulieu et Sioniac.
En jeune adolescente, j'ai ensuite fait le trajet La Garnie/Tartacède à vélo ; cela a été mon premier voyage à bicyclette mais c'est une autre histoire.
Annie Rouxel, née Clare