Un vieux métier de nos contrées
 
Faucheur en Auvergne, dites-vous ?

 

Ce n’est pas vraiment un métier, puisque c’est saisonnier… c’est un complément de salaire qui a existé jusqu’à la fin des années 50.
Dans les exploitations, le salaire des fils ou des filles de la maison n’a jamais été bien défini. C’est pourquoi les jeunes les plus courageux, ou même des hommes plus âgés, partaient faucher en Auvergne.
La période se situait tout de suite après la fenaison en basse Corrèze, le Cantal étant plus tardif d’environ deux à trois semaines.
Ils partaient avec leur faux sur l’épaule par le train à Biars. Souvent ils amenaient aussi leur vélo.
Il y avait plusieurs  « loues » à quelques jours d’intervalle : Allanches, Marcenat, Murat.
S’ils ne trouvaient pas à se louer à la première, ils allaient à la deuxième, etc.
Ce n’était pas les trente-cinq heures, debout 6 heures, et travail jusqu’au soir. Nourriture variable selon les maisons, mais on se faisait un bon petit pécule ! Exemple vécu : la première saison, 2500 Francs (équivalent : une moto !), la deuxième saison (équivalent : une camionnette) …
Cet homme, que je connais, est retourné cet été dans le village où il a travaillé autrefois : il n’y a plus personne.

Texte et propos recueillis par Simone Tavé